Secours

« Monsieur, c’est les pompiers. Comment vous sentez-vous ? »

Enfin. Pierre a l’impression que cela fait une éternité qu’il attend les secours.

La présence des pompiers le rassure, de même que celle de la police. Il entend le jeune conducteur parler au policier, et celui-ci lui répondre : « Mais monsieur, vous vous rendez compte que vous auriez pu le tuer ? Il aurait pu arriver à cent quatre-vingt kilomètres à l’heure, vous n’aviez pas à être là. Il y a une ligne blanche continue. Vous n’aviez pas à vous engager ! »

Pierre n’en revient pas d’entendre ces propos. Les policiers ne sont pas venus le voir. Les pompiers lui posent deux perfusions, ils semblent inquiets. Quelques temps après, un second véhicule de secours arrive sur les lieux. Un médecin des sapeurs-pompiers vient s’occuper de Pierre. Celui-ci se détend, il est enfin pris en charge par les secours. Ceux-ci l’évacuent bientôt vers un hôpital, celui de Marignane.

Il va enfin être soigné. Mais il n’a pas encore vu la police. Il ne sait pas ce qu’il faut faire, qui appeler, comment réagir. Les perfusions, sans doute de la morphine, atténuent la douleur, mais il souffre toujours.