Alors que le médecin
vient une fois de plus de renouveler son arrêt de travail, ainsi que son ordonnance
d’antalgiques, Pierre essaie d’accuser une fois de plus le coup…
Ce samedi, son père
est chez lui, et il reçoit également la visite de Stéphane et Jérôme. Ceux-ci sont
venus à moto, comme toujours. Pierre en a profité pour remonter sur une selle, sans
pour autant démarrer l’engin.
Qu’est-ce que la
sensation de rouler à moto lui manque… Il ne l’aurait jamais pensé.
Il réalise que finalement,
cet accident lui apporte une force de caractère, des ressources, et surtout une
vision de la vie totalement différente de celle qu’il avait avant.
Et aujourd’hui,
une surprise de taille l’attend. En regardant sur le forum moto, il s’est aperçu
qu’il n’y avait pas beaucoup de monde en ligne aujourd’hui. Il les envie… Quelle
chance de pouvoir aller rouler aujourd’hui ! La météo est superbe, peu de vent,
un temps idéal pour aller se promener.
A force de rigolade,
ils ne voient pas le temps passer. Une journée agréable dont Pierre se souviendra
longtemps, et pour cause !
En fin d’après-midi,
alors qu’ils dégustent un café dans la maison, un vacarme infernal se fait entendre
dans le garage. Sans doute le propriétaire de la maison, qui est également son voisin
et motard lui-même, qui reçoit la visite d’amis.
Pierre, Jérôme et
Stéphane décident donc de sortir voir les machines dans le jardin, et là, Pierre
reste muet de stupéfaction…
Quinze motos entrent
dans la cour… Chevauchées par les amis « virtuels » de Pierre. Incroyable.
Il en reste muet de stupeur !
Lui qui d’habitude
aime animer les débats, notamment sur le forum de motards, se retrouve sans voix
devant cette démonstration d’amitié.
Au guidon de leur
125, ils sont venus d’Annecy, Toulouse, Montauban, Lyon, Valence, Le Grau du Roi,
Cavaillon… Près de 700 kilomètres pour les plus éloignés d’entre eux.
Pierre met un certain
temps à réagir. Planté sur ses béquilles, il est tout simplement incapable d’articuler
ou de bouger ; 2mu aux larmes, il étreint chacun d’entre eux.
Pour certains, il
s’est contenté d’échanger avec eux par internet, pour d’autres, il a roulé avec
eux pendant la trop courte période précédant son accident. Pour tous, il n’aurait
jamais pensé compter à ce point.
Ce moment qu’il
vit est tout simplement trop incroyable pour pouvoir être assimilé tout de go, bien
au contraire ! Il lui faudra plusieurs jours pour réaliser…
En attendant, il
se laisse emporter par la houle de l’amitié. Il ne sait pas comment exprimer les
sentiments qui l’envahissent à ce moment-là.
Stéphane retourne
chez lui, récupère sa voiture, et tout le monde, Pierre compris, se laisse guider
chez Cyril pour une soirée très animée. C’est sûr, Pierre n’est pas prêt d’oublier
cette journée, et les voisins de Cyril non plus sans doute !
Près de 5 mois
après son accident, Pierre reçoit la visite de son père, venu lui tenir
compagnie pendant quelques semaines. Cet appui quotidien lui permet de
s’accrocher, de tenir face à ses difficultés. Il était sur le point de tout
abandonner, de se laisser aller. Des idées noires l’ont traversé et à plusieurs
reprises il a bien failli craquer…
Emails,
visites, appels et SMS lui ont permis de ne pas lâcher la rampe, et il s’est
découvert des ressources qu’il ne se serait jamais soupçonné.
Ce sont tous
ces gens desquels il n’attendait rien qui lui ont tant apporté au cours de ces
mois de solitude, et bien souvent à des moments et de manière auxquelles il ne
se serait jamais attendu.
Déception aussi
par l’absence de certains. Pierre s’interroge sur les relations humaines. Est-il
donc possible que si peu de gens soient capables de donner autant d’amitié ?
Lui qui s’est parfois sacrifié pour eux est déçu par l’absence de certains…
Ainsi va la vie.
De temps en temps, on découvre chez ceux qui comptent pour vous une source de déception.
Mais Pierre ne nourrira pas de rancœur à leur égard. Il comprend bien que tout le
monde peut avoir ses propres problèmes.
Déçu oui, mais amer,
non… Cela ne sert à rien finalement.
Nouvelle visite
chez le chirurgien qui l’a opéré. Pierre perd courage lorsque le chirurgien lui
confirme que ses fractures ne sont toujours pas consolidées. Il espérait tant
que la douleur allait finir par s’atténuer, qu’il pourrait reprendre une vie
normale. Cela fait déjà plusieurs mois qu’il est cloîtré chez lui, et la
solitude commence à lui peser. Avoir pour seul horizon les murs de sa maison et
la clôture du jardin… C’est une véritable torture au quotidien. Et le médecin
ne semble pas comprendre ce qu’il endure.
Pas de suivi
psychologique, pas de soutien de la part de son assurance, de sa mutuelle ou de
la société en général. Il se sent mis au ban de la société…
« Tempus
fugit »… Le temps file, mais pour lui, les journées ne connaitront pas de
fin pendant les mois suivants.
Il lui faudra
supporter tout cela pendant encore trois mois avant que son père puisse enfin
venir lui tenir compagnie, le soutenir et lui apporter son aide.
Entretemps,
c’est Marianne, Jérôme, et Stéphane qui lui témoigneront le plus fort soutien,
sans oublier ses amis motards…
Comprendre.
Comprendre la couleur que représente une telle maladie pour celui qui en
souffre. Un mal invisible qui vous ronge un membre. Difficile de faire
comprendre à son entourage à quel point l’on souffre…
Comme mettre
des mots sur cette douleur ? Comment expliquer ce que l’on ressent, à quel
point le simple fait d’enfiler une chaussette peut alimenter ces méralgies
comme les appellent les médecins.
Les nerfs à
fleur de peau. Voilà une image qu’il avait toujours associé à un état mental.
Il comprend aujourd’hui à quel point cette image peut être proche de la vérité.
A chaque respirations, chaque mouvement, le frottement du tissu sur son membre
endolori réveille une douleur foudroyante. Il a l’impression que des aiguilles
ont été cousues dans ses chaussettes, ses jambes de pantalon, dans l’air
ambiant même, et que ces millions d’aiguilles viennent lui transpercer la peau,
aiguillonnant chacun de ses nerfs enflammés. Et comme si cela ne suffisait pas,
il supporte en permanence une sensation de brûlure intense, comme un feu couvant
sous son épiderme.
Mais comment
l’expliquer, quels mots pour exprimer cette douleur ?
Le traitement
qu’il reçoit depuis des mois semble à peine soulager ses douleurs. Il n’en
souffre pas moins un martyre quotidien.
Une douleur
invisible… Du moins pour les autres… Mais bien réelle. Lorsqu’il reçoit de
rares visites, son entourage ne se rend pas compte des efforts qu’il fait pour
ne pas laisser transparaître sa douleur.
Il parvient
dans ces cas-là à dompter sa souffrance, même s’il sait qu’il aura à le payer
par la suite. Car il sait que si une chose dérange en ce bas-monde, c’est bien
la souffrance des autres, que s’il passe son temps à se plaindre, les trop
rares visites qu’il reçoit s’espaceront encore plus, se raréfieront et finiront
par s’arrêter.
Mais il doit en
payer le prix : la vision des autres, les réflexions blessantes comme quoi
il n’a pas l’air de souffrir tant que cela, et qu’il pourrait bien reprendre le
travail.
L’incompréhension
vient s’ajouter à son fardeau. Il se sent coupable de quelque chose qu’il ne
peut maîtriser. Et se renferme encore plus dans ces cas-là.
Dieu, qu’il est
difficile d’affronter cette douleur dans la solitude la plus complète, une
douleur que personne ne peut appréhender ou comprendre.
Lui-même
n’aurait jamais pensé qu’une telle douleur puisse exister.
Le boulot est
vraiment quelque chose qui manque terriblement à Pierre. Il feuillette les
magazines, navigue sur internet pour chercher des informations, suit
l’actualité nautique. Nouveaux produits, évolution des pratiques, cours de
météo, cartographie, il se régale de récits de voyages, de témoignages de
pratiquants, et d’essais de matériel.
Entre deux, il
continue de bichonner son matériel de voile et de moto. Il compulse les petites
annonces à la recherche de la perle rare, d’une nouvelle moto.
Ses moyens
financiers ne lui permettent surement pas de s’offrir une nouvelle monture.
Comment les
assurances fonctionnent-elles ? Il ne comprend pas.
Son avocat se
démène pourtant pour faire avancer les choses, mais il ne parvient pas à
obtenir gain de cause. Tout est bloqué par des retards administratifs. Le
procès-verbal d’accident n’a toujours pas été émis par le parquet
d’Aix-en-Provence.
Il sait que ces
choses prennent du temps. Forcément, quand on lit les journaux, tous les
tribunaux semblent saturés.
Mais pourtant,
la situation est claire, très claire même. Jérôme est venu le chercher un jour,
lui rendre visite et passer quelques jours chez lui afin de se présenter à un
concours administratif sur Marseille. Ils se sont rendus à la casse pour voir
sa moto, ou plutôt l’épave de celle-ci. Et ils sont retournés sur les lieux.
Pour Pierre,
pour tous ses proches, il n’y a aucun doute, il n’a rien à se reprocher dans
l’accident. Il lui était impossible de prévoir qu’une auto arriverait à cet
endroit, puisqu’elle n’avait aucune raison de se trouver là.
Mais pourquoi
l’assurance tarde t’elle tant à établir les torts ? Ont-ils quelque chose
à lui reprocher ? Si tel est le cas, il ne voit pas quoi.
Et pourtant, il
a essayé de régler tous les problèmes, d’arrondir les angles avec les personnes
qu’il a eues au téléphone et qui sont censées gérer son dossier.
Ces appels, il
ne les oubliera jamais non plus, ils lui laisseront un souvenir amer.
Le premier
appel, il s’en souvient sans aucun problème. Bien qu’abruti par la morphine, il
avait téléphoné depuis son lit d’hôpital pour demander la marche à suivre pour
la déclaration de son accident, et quelles seraient les démarches qu’il lui
faudrait remplir lors de sa sortie.
A ce moment-là,
il avait eu l’impression que son dossier était pris en charge par des gens
compétents. Depuis treize ans qu’il était assuré auprès de la même compagnie,
sans aucun sinistre, que ce soit pour ses véhicules ou domiciles, il n’avait
jamais eu le moindre souci pour quoi que ce soit. Ses demandes de mise-à-jour, les
devis qu’il avait demandés, tous ses dossiers avaient été traités avec une
grande efficacité. Il avait même recommandé son agence à plusieurs reprises
pour leur professionnalisme.
Après sa sortie
de l’hôpital, il avait donc téléphoné pour savoir comment il pourrait espérer
être dédommagé pour l’épave de son véhicule, et s’il avait le droit à une aide
à domicile à la suite de son accident.
La conseillère
avait été proprement odieuse, lui déclarant sans ambages qu’il n’avait le droit
à aucune aide, que ces aides étaient réservées aux personnes atteintes de
traumatismes sévères, ayant fini en fauteuil roulant et perdu leur mobilité.
Pierre est
abasourdi. Il est obligé de se déplacer avec une attelle et une paire de cannes
anglaises. Il ne peut pas conduire, ni se déplacer sans ces accessoires.
La conseillère
finit par lui faire comprendre qu’elle n’a pas de temps à perdre avec des
clients mécontents et par raccrocher.
Il avait alors
écrit à la direction régionale de sa compagnie d’assurance. Quelques jours plus
tard, la réponse était arrivée, l’invitant à prendre contact avec le
responsable de l’agence, qui avait été mis au courant du dossier.
Il avait donc
téléphoné.
« M
Petrowski ? Pierre David à l’appareil. Votre direction régionale m’a dit
de me mettre en rapport avec vous au sujet de l’accident dont j’ai été victime
en novembre dernier.
-Ah, M David.
Bien sûr. J’attendais votre appel, j’ai votre dossier sous les yeux, ne quittez
pas quelques instants. »
Pierre est
soulagé, son dossier est entre les mains d’un responsable, les choses vont
enfin avancer.
« M David,
vous êtes toujours en ligne ?
-Oui, bien sûr.
-Merci d’avoir
patienté. Je lis ici que vous n’avez pas fait de constat lors de l’accident. Le
problème est que vous n’êtes pas garanti selon notre formule « tous
risques ». Comme vous avez été blessé lors de l’accident, il va y avoir
une enquête de police et un procès-verbal d’accident. Nous ne pouvons dégager
de fonds tant que cette pièce ne nous est pas parvenue. Elle nous est nécessaire
pour établir avec certitude les circonstances, et donc les responsabilités de chaque
conducteur dans l’accident. »
Pierre ne comprend
pas.
« Vous voulez
dire que tant que vous n’avez pas ce papier, je ne peux rien faire ?
-Non, hélas, je
ne peux rien pour vous. Vous savez si vous allez vous porter partie civile contre
l’autre conducteur ?
-Oui, bien sûr.
-Ah, dans ce cas,
il vous faudra attendre plus longtemps encore. Vous savez, les tribunaux sont un
peu surchargés et du coup les dossiers sont très longs à traiter. Vous êtes sûr
de vouloir porter plainte ?
-Mais enfin, cet
homme aurait pu me tuer, et je ne sais pas si je retrouverai l’usage de ma jambe.
Vous ne voudriez pas que je ne réagisse pas quand même ?
-Non, ce n’est pas
cela, mais vous savez, les dossiers d’accident sont très longs à traiter. Pour vous
donner un ordre d’idée, le dossier le plus rapide qua j’ai eu à traiter cette année
m’a pris quinze jours, et dans ce dossier il n’y avait aucun problème puisque notre
assuré était décédé. »
Pierre est assommé
par la déclaration du directeur de l’agence. Il n’en revient pas.
« M David,
vous êtes toujours là ?
-Oui M Petrowski,
je suis toujours là, mais je vous préviens tout de suite, je vais arrêter là notre
conversation. Je suis assuré chez vous depuis treize ans sans le moindre sinistre,
j’ai été victime d’un accident dont les circonstances ne laissant aucun doute quant
aux responsabilités, et j’estime avoir le droit à un minimum de crédit auprès de
vos services. Mais au vu de votre discours, je crois que désormais je vous demanderai
de ne plus me contacter que par l’intermédiaire de mon avocat, qui prendra contact
avec vous dans la journée. Au revoir M Petrowski, je ne vous salue pas et je ne
vous garantis pas que je conserverai une assurance chez vous pour une quatorzième
année. »
Il avait alors raccroché
et rappelé immédiatement l’avocat que lui avait indiqué son patron, Maître Ollivet
pour lui demander de se mettre en rapport avec son assurance et le mandater pour
intervenir en son nom.
Quatre mois après
son accident, Stéphane l’accompagne au commissariat pour faire sa déclaration. La
police est trop occupée pour pouvoir se déplacer, ils ne disposent pas de suffisamment
d’effectifs.
Il a préparé son
audition. Il ne sait pas trop à quoi s’attendre, mais son avocat lui a donné des
détails : être clair, net et précis, donner tous les détails qui lui reviennent
à l’esprit.
Le policier note
les détails, Pierre se libère d’un grand poids en expliquant les circonstances de
l’accident.
Le policier et Stéphane
sont surpris du ton détaché avec lequel il relate la succession d’évènements. Mais
Pierre vit avec cet accident à l’esprit depuis des mois, le revivant encore et encore.
Il est parvenu à se détacher de l’accident, à le vivre en spectateur et non plus
en simple acteur.
Stéphane lui avouera
sur le chemin du retour qu’il a eu des frissons pendant qu’il racontait son histoire.
Il a eu l’impression de vivre lui-même l’accident.
S’occuper l’esprit.
Pierre a toujours réussi à le faire. Il n’est pas un sédentaire, et a beaucoup de
mal à s’adapter à cette nouvelle vie.
Ses repas s’espacent,
deviennent irréguliers. Son sommeil est troublé par les cauchemars, au cours desquels
il revit son accident. Sa vie lui parait bien morne et il ne sait plus vers quel
avenir se projeter.
Va t’il récupérer
l’usage de sa jambe ? Aura t’il des séquelles ? Pourra t’il naviguer à
nouveau, refaire de la moto ?
Taraudé par ses
questions sans réponse, son esprit s’embrume et son humeur s’assombrit. Il devient
amer, aigri, se froisse avec Mathilde, qu’il sentait pourtant si proche de lui.
Seul… Il se sent
terriblement seul et isolé… Il ne voit pas la lumière au bout du tunnel.
Pendant six
semaines, Pierre vivra le martyr à cause des effets secondaires de son
traitement. Nausées, douleur… Son quotidien devient très éprouvant.
Les visites se
font plus rares. Les messages de soutien aussi.
Marianne, une
motarde lyonnaise, a été l’un des principaux piliers de ce soutien pendant des
mois. Mais il devient irritable à cause de son traitement. Les informations
qu’il a pu glaner sur internet au sujet de l’algoneurodystrophie lui font peur.
Il a lu des témoignages de personnes atteintes depuis des années, souvent
désemparées…
Ses béquilles,
l’attelle qui entrave sa jambe. Tout semble se liguer à lui rendre l’existence
compliquée. Mais il ne peut se résoudre à appeler à l’aide.
Il rencontre
des gens par le biais d’internet, des personnes atteintes de la même
pathologie. Et son combat se fait plus précis. Il parvient à dissocier le bon
grain de l’ivraie dans les informations disséminées sur la toile.
Pour s’occuper
l’esprit, il crée un blog orienté sur la moto, la sécurité routière et les
équipements. Cela lui permet de se sentir utile, ça et le soutien qu’il essaie
d’apporter aux autres malades et qu’il trouve auprès d’eux sur les forums.
Mathilde
notamment, une femme adorable, qui va éditer un livre sur son expérience
d’algoneurodystrophique. Il trouve auprès d’elle et de Laurent, un québecquois,
un soutien qui l’aide à garder la tête hors de l’eau.
Ce boulot, il le trouve génial. Il
a trouvé un domaine dans lequel il s’épanouit professionnellement. Il découvre
chaque jour de nouveaux produits. De plus, c’est un secteur récent, orienté
vers le marketing, et où tout reste à faire.
Le potentiel est énorme, et la
société veut donner à ses salariés les moyens de faire du bon travail.
Leur ambition
est de devenir les numéros un, la référence du référencement de produits sur
internet. Pour cela, il leur faudra aller voir les sociétés, développer des
tests produits, comme le font les journalistes de la presse spécialisée. Et
leur clientèle est dans le monde entier.
L’avenir de la
société, il le voit radieux. Il ambitionne de suivre le développement de la
boîte, pourquoi pas de gérer dans quelques années une équipe, travailler avec
les commerciaux et l’équipe chargée de la communication lui ouvre de nouveaux
horizons.
En plus, ça lui
permettra de naviguer, de combiner plaisir et travail. Et les gens avec qui il
travaille sont agréables.
Au bout de trois mois d’arrêt,
lors de sa nouvelle radio de contrôle, le verdict du médecin tombe : sa
jambe ne consolide pas normalement. Il a développé une pathologie rare, mais
connue des médecins : une algoneurodystrophie.
Il ne comprend pas. L’univers se
met à tourner autour de lui et ses repères sont chamboulés. Le médecin ne peut
pas lui expliquer d’où vient cette pathologie. Elle est souvent le résultat
d’un violent traumatisme, lié à un stress important, mais pas toujours. Elle
est évolutive, et peu t durer six mois à un an,voire plus.
Pierre est effondré.Il ne prend pas toute la mesure de ce que lui
annonce le médecin. Pour lui, les docteurs sont de puissants savants. S’ils
peuvent nommer une maladie, ils doivent pouvoir la soigner, il doit exister des
traitements, non ?
Le médecin lui prescrit des
injections de calcitonine, qui donne vraisemblablement des résultats chez
certains patients, mais le résultat n’est pas assuré.
C’est donc le cœur gros que Pierre
rentre chez lui, et prépare un courrier pour informer son patron qu’il ne
pourra pas reprendre le travail avant un moment.
Les conséquences d'un accident peuvent être très lourde pour la victime, sur le plan physique ou sur le plan moral. Il faut parfois un déclic pour vouloir s'en sortir ou simplement tenir le coup. Ce blog est mon "déclic" à moi, et je l'alimenterai progress